dimanche 2 mars 2008

Modern times

Pour la petite histoire, ca fait quelques jours que la majorite de l'article est ecrit mais je n'avais pas, jusqu'a ce soir, consacre le temps necessaire a le finir. Je ne vous oublie pas cependant...


Ou "les temps modernes" pour ceux qui ne connaissent pas la reference anglaise.

Pourquoi ce titre? Parce que mon entreprise, toujours a la pointe des methodes de management moderne, a eu recemment l'idee d'envoyer directeurs et cadres sur les lignes de production. A vrai dire sans plus d'explications sur les motivations du pourquoi de comment.J'avoue avoir emis mes propres speculations. A savoir alerter ses personnes sur les besoins et contraintes de la production. Soit. Ou encore ameliorer la perception et l'image d'un univers par l'autre et reciproquement.

C'est plausible.

Mais ma veritable idee c'est la volonté de mettre les managers et le president dans des situations embarassantes.Autrement comment expliquez vous que le big boss se soit retrouvé dans l'equipe de nuit, celle qui commence a 5h30 du matin, designé pour le nettoyage des cylindres d'impression, poste qui apparement est le pire sur la ligne, qui implique imanquablement de se tremper et d'aller vite.Et la je vois l'inquietude poindre sur votre visage. Et Luc, c'est il lui aussi retrouvé dans cette situation incomfortable?

Nooooon. Luc il a fait de l'inspection de produit fini. Oui comme c'est etonnant, ca ne me ressemble pas. Un travail assi a regarder fixement devant soit. En plus il parait que c'etait particulierement calme, pas d'arret de ligne, presque pas de defauts.

Mais ca ne s'est pas arreté car comme vous le savez a present, ma vie est une aventure et quelque chose tourne toujours de facon que j'accumule a chaque fois des annecdotes pour mes arrieres petits enfants... Et pour les lecteurs du blog pour le moment

Effectivement, 1h30 a l'inspection, c'est long. Vous ne pouvez imaginer ce que regarder le couvre plancher defiler metre apres metre (ou plutot verge apres verge, pied apres pied...) est hynotisant.


Et donc j'ai ete mettre en avant ma forme physique a l'emballage. Au packing comme on dit dans le metier.

Apres un apprentissage complet par un formateur qualifie : la, tu vois le bouton ou y a marque 1, bon ben t'appuie dessus en premier. Bon ensuite, y a un bouton 2, bon ben t'appuie dessus en 2e. Bon ben y a un bouton marque 3, bon bah tu appuie dessus apres avoir appuye sur les 2 autres. T'en fait pas si t'as pas suivi, ca vient vite.

Hein hein. Bon en vrai, y a d'autres operations du genre faut mettre le gugusse (le machin en quebecois...) dans le trou, tu tapes avec le chose, tu prends le bidule, tu mets de la colle dessus, t'essaye de pas t'en foutre partout. Trop tard. Tu tiens le bidule sinon il... trop tard. Bon bon bon...

Je vous avoue que c'est pas la tache la plus interessante que j'ai accomplie dans ma vie. A vrai dire, je me rappelle tres nettement, quand, entre 2 rouleaux je regardais ma montre, "Calisse, ca y est ils m'ont oublie. Ils vont pas venir me chercher, je vais devoir passer toute la soiree ici, des heures a emballer des rouleaux qui arrivent toutes les 2 minutes, a presser sur des boutons. Et puis s'ils ne viennent pas me chercher, je vais devoir enchainer sur l'equipe de la nuit et rester ici. Je vais passer ma vie a emballer des rouleaux sans jamais revoir des tableaux de chiffres"



Un certain moment de solitude, il faut le reconnaitre

Bon, evidemment tout cela s'est termine. On passera sous silence le moment ou je me suis retrouve enferme hors du bureau par -15 en pull parce que j'avais oublie mon badge...

Mais cela m'inspire surtout une reflexion sur mon metier et sur le monde du travail en general. oui c'est la partie serieuse du post (parfois ca arrive). J'ai beau me plaindre et ne pas apprecier tous les aspects de mon travail et en particulier certains elements de l'environnement, ce genre d'experience permet de mettre en lumiere les motivations de mon/mes choix de carriere. Le pourquoi je suis la ou je suis, a faire ce que je fais.

Je voulais vous rajouter aussi une longue dissertation sur le comment se fait il que dans les pays "industrialises" on puisse maintenir des emplois aussi peu qualifies. D'abord parce qu'il est probable que ces taches soient automatisables dans le futur et ne necessitent plus personne pour les accomplir. Mais aussi parce que nous vivons dans des pays qui offrent un acces facile a l'education qui devrait permettre aux gens d'acceder a un travail qualifie, stimulant et interessant.

Et je vous laisse sur cette reflexion :
Si tu ne peux pas faire ce que tu aimes, fais au moins en sorte d'aimer ce que tu fais.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

tres drole comme d'hab. "verge après verge"... Hum hum...Dommage que tu n'écrives pas plus souvent...

Anonyme a dit…

t'as jamais travaillé à la chaine en job d'été ?
c'est comme ca que tu te motives pour finir tes études :-)

Elo

Anonyme a dit…

au moins avec ce travail, tu es sûr de rentrer à l'heure et sans oublier le badge.

Luc a dit…

Verge apres verge... oui oui ca se dit ici.
Je vous explique pas quand ils parlent d'aller faire des grosses commissions (des courses quoi) ou encore d'aller se faire une gâterie...